La conversion saisonnière des jardins d’enfants en des clubs d’été est devenue une tendance qui dépasse le seul but lucratif pour devenir la solution tant escomptée par les parents actifs.
Ces derniers n’ont souvent d’autres issues que de placer leurs chérubins dans ces espaces, où l’amusement épouse à merveille l’apprentissage de tant de choses parfaitement indispensables à l’acquisition en autonomie et à l’éveil sensoriel et psychomoteur. En effet, une fois l’année éducative terminée, les responsables des jardins d’enfants et des garderies scolaires délaissent le programme pédagogique préscolaire pour planifier un emploi du temps spécial vacances, à même d’intéresser les enfants tout en rassurant les parents sur la sécurité et le bien-être de leurs progénitures. «Certes, le club pour enfants est essentiellement axé sur l’aspect purement ludique. Néanmoins, chaque activité apporte à l’enfant connaissances et expériences nouvelles. Le théâtre, la peinture, la cuisine, la danse constituent autant de centres d’intérêts instructifs et amusants à la fois. En revanche, au cours de l’année, le programme oscille entre amusements et initiation aux études. Mieux encore : même les jeux servent le volet éducatif», indique Mme Sameh Dehech, directrice d’une crèche et d’un jardin d’enfants au Bardo.
Tout pour éviter les écrans !
Pour répondre favorablement aux exigences des membres du club, elle répartit ces derniers en deux groupes : le premier compte les enfants en âge préscolaire, le deuxième en âge scolaire, soit de 5 à 9 ans. Et afin de joindre l’utile à l’agréable, la directrice prend soin, à partir du mois d’août, d’introduire des séances de révision pour les enfants scolarisés. «Ce qui compte aussi, dans un club d’été, c’est d’attirer les enfants vers des activités indispensables à leur développement et à leur éveil et d’éviter qu’ils recourent aux écrans, car, poursuit-elle, passant trop de temps à la maison, l’enfant finit immanquablement par solliciter les smarthphones, l’Internet et la télé». Il faut dire que l’importance des clubs d’été puise son fondement dans l’impact requis sur le sens de la discipline et de l’application chez l’enfant, mais aussi sur l’appui au développement cognitif. Selon Rim Riahi, fondatrice d’une crèche et d’un jardin d’enfants aux jardins d’El Menzah, les activités mises à la disposition des enfants-membres d’un club d’été doivent converger vers le renforcement de la concentration, ainsi que la corrélation infaillible entre le visuel, l’auditif et le moteur. «C’est, en quelque sorte, l’objectif le plus important sur lequel travaillent les maîtresses responsables de la tranche d’âge préscolaire. Pour ce, les jeux et les activités ludiques destinés aux enfants, notamment les jeux aquatiques, le graphisme, la danse doivent servir cette finalité. D’ailleurs, le programme spécial club d’été nous permet de se rattraper sur les points auxquels nous ne misons pas trop au cours de l’année, faute de temps», souligne-t-elle.
Club d’été fait-maison !
Si certains parents ne semblent point convaincus de l’utilité des clubs d’été, c’est parce qu’ils n’y voient que le volet divertissement. Or, c’est durant les vacances qu’un bon cadre éducatif préscolaire saisit l’opportunité pour soutenir, davantage, les enfants en mal de concentration et d’apprentissage, les aidant ainsi à améliorer leur niveau. « Ce n’est point une question de matériel pédagogique. Une bonne maîtresse sait parfaitement inventer des activités à partir des moyens de bord. D’ailleurs, poursuit Mme Riahi, toute maman est capable de faire de même pour créer un club d’été exclusivement destiné à ses enfants. La cuisine regorge de matières et d’objets qui pourraient créer un terrain favorable à une meilleure synergie entre la mère et son enfant tout en lui permettant d’apprendre et d’acquérir en expériences et en autonomie».
Halte à la pression !
Encore faut-il souligner qu’un club d’été — et à l’instar de tous les clubs pour enfants — doit préserver son aspect ludique, divertissant et créatif. Mme Riahi s’indigne de recevoir des recommandations de la part des parents qui ont tendance à mettre trop de pression sur leurs enfants. «Il s’agit de la plus grave erreur que l’on puisse faire contre l’intérêt de l’enfant ! Un enfant en âge préscolaire doit apprendre en jouant, en s’amusant et non être en proie à un système de cours stricts. Je trouve aberrant cette manie de minimiser l’utilité des activités ludiques et de ne se concentrer que sur l’arabe, le calcul et autres matières», fait-elle remarquer.
Il est clair que les clubs d’été pour enfants apportent beaucoup à l’enfant. Certains chérubins, avouons-le, ne font preuve de discipline et de sérieux que dans les espaces éducatifs. Les orienter vers des activités intéressantes à la maison serait une lourde tâche pour les parents. Cela dit, bon nombre de parents sont dans l’incapacité d’intégrer leurs enfants dans lesdits espaces et ce, faute d’argent surtout que les frais varient, souvent, entre 200 et 350 DT. «Et pourtant, certains dont les moyens sont bien limités se débrouillent afin que leurs enfants investissent le temps libre des vacances dans les clubs où ils joignent l’utile à l’agréable», a-t-elle ajouté. Néanmoins, pour la plupart d’entre eux, un club d’été pour enfants demeure la solution pour s’assurer de la sécurité de l’enfant alors qu’ils sont au travail…